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Deux ans de prison requis contre un maraîcher pour emploi de sans-papiers

Le tribunal correctionnel du Mans a requis deux ans de prison contre un maraîcher accusé d'avoir fait travailler des ouvriers sans-papiers dans des conditions considérées par la justice comme de la « traite d’êtres humains ». (Photo d'illustration)

Le tribunal correctionnel du Mans (Sarthe) a requis deux ans de prison le mardi 10 juin 2025, contre un maraîcher poursuivi pour avoir fait travailler des ouvriers sans-papiers dans des conditions considérées par la justice comme de la « traite d’êtres humains ».

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« Il n’a eu qu’un objectif : ce souci lucratif du rendement » et « délibérément (il) ne recrutait que des personnes dépourvues de titre de travail », a insisté le procureur Arnaud Marie. Le maraîcher encourt une peine maximale de dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende.

Le jugement attendu au début de juillet

Jugé pour de nombreuses infractions entre 2019 et 2024, du travail dissimulé au blanchiment jusqu’à la traite d’êtres humains, le producteur a déjà été condamné 17 fois, dont cinq fois pour du travail dissimulé. Il s’est présenté le 10 juin 2025 devant le tribunal comme une sorte de bienfaiteur des sans-papiers, « victime » de son bon cœur et du système judiciaire.

Le jugement a été mis en délibéré au 7 juillet. Plusieurs anciens employés ont raconté travailler jusqu’à douze heures par jour, six à sept jours par semaine dans des conditions éprouvantes, pulvérisant de l’insecticide sans protection et dans des serres chauffées parfois jusqu’à 50°C.

Étrangers en situation irrégulière, pour certains mineurs, ils étaient payés en liquide sans être déclarés par le maraîcher, qui selon certains les insultait et les mettait à l'« amende » si leur pause était trop longue. L’avocate de 13 travailleurs constitués parties civiles et de la CGT de la Sarthe, Maître Mouna Benyoucef, a dénoncé une forme d'« esclavagisme moderne ».

La Mutualité sociale agricole (MSA, sécurité sociale des agriculteurs) estime que le maraîcher lui devait plus de 520 000 euros au titre des cotisations sociales non versées.

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